Cyberœuvre & musée

Études de cas

Avant de poursuivre vers les entretiens, deux études de cas servent à renseigner l’objet de cette recherche. D’abord, dans le contexte de la sélection, la première étude de cas identifie ce qu’une cyberœuvre présente comme particularités pour un musée et comment celui-ci peut faire face à des situations imprévues qui peuvent modifier la lecture de la cyberœuvre. Il s’agit d’une cyberœuvre intitulée Uncomfortable Proximity commandée par la Tate Modern en 2000. Elle permet de rendre compte de l’évolution d’une cyberœuvre présentée en permanence sur le Web, plus particulièrement, sur le site web du musée. La particularité de ce cas est qu’il s’agit d’une commande, qui implique que la cyberœuvre livrée au musée se trouvait implicitement dans un état fonctionnel au moment de son entrée en collection. Comme nous le savons, ce n’est pas toujours le cas pour une cyberœuvre achevée, puis acquise.

La deuxième étude de cas, dans le contexte de la présentation, vise l’identification de ce qui permet à une cyberœuvre d’être présentée dans le contexte d’une cyberexposition. Ce deuxième cas révèle aussi à quel point celle-ci est propice à la variation et à l’adaptation en vue de sa présentation. Il s’agit d’une cyberexposition développée par Rhizome. La Net Art Anthology fut développée entre 2016 et 2019 par cette organisation. L’approche progressive du dévoilement des cyberœuvres de l’exposition a permis d’apporter une visibilité soutenue à l’exposition et de récolter des données d’évaluation muséale en cours de route. Cette cyberexposition est donc un modèle très pertinent pour notre problématique.

Sélection : Unconfortable proximity

Uncomfortable Proximity est le titre d’une cyberœuvre crée par Harwood\@MongrelPseudonyme de l’artiste Graham Harwood.. Elle a été créée pour la Tate à l’occasion de la publication de son nouveau site web institutionnel ainsi que pour l’ouverture de la Tate Modern en 2000. La cyberœuvre est présentée à chaque fois qu’un visiteur accède au site web. Elle s’immisce discrètement sous la fenêtre du navigateur, un peu comme une fenêtre publicitaire s’ouvrant automatiquement. Lorsque l’internaute ferme la fenêtre, il ou elle fait face à la cyberœuvre. Celle-ci est une copie non-conforme du site web. L’internaute est alors en contact avec deux sites web, d’apparence similaire, dont le contenu n’est pas du tout le même. Au-delà de la copie, le travail de l’artiste consiste à rediriger la ligne éditoriale du site web, notamment en présentant la collection « Mongrel » de la Tate qui n’existe que dans la cyberœuvre. Cette collection contient des photomontages réalisés par l’artiste, à partir de photos qu’il a prises des collections de peintres phares du musée, de photographies du corps de l’artiste et de sa famille, ainsi que de photos de la Tamise.

Contexte historique

Le Web, en 2000, est en pleine expansion. Les plus grandes institutions veulent s’approprier leur juste part de ce nouvel espace et elles ont les moyens de le faire à grande échelle (McAdams & Dorsher, 1999, p. 37). En même temps, on assiste aussi à la commercialisation et à l’entrée, dans cet espace, d’institutions hégémoniques comme la Tate, qui font contraste avec l’utilisateur moyen du Web. Pourtant, les deux parties ont techniquement la même capacité sur cet espace. Pratiquement, l’utilisateur moyen et la grande institution n’ont pas les mêmes capacités. Bien que les deux puissent se doter d’une adresse et d’un site web, la comparaison s’arrête ici. À l’époque du Web 1.0, rappelons que les données personnelles et analytiques des utilisateurs ne sont pas un concept existant. Ce qui est vrai ou ce qui est faux sur le Web est beaucoup moins évident. Plusieurs internautes, artistes, hackers ou comiques vont exploiter cette mécanique primitive du Web, laissant place à la satire, au cynisme à la critique ouverte et au détournement (Ibid., p.60). Certes, une mécanique radicalePar « radicale » l’emphase est mise sur l’activité qui prend intérêt dans l’artifice et par la fin, peu importe les moyens, du moment qu’ils sont excitants ou révolutionnaires (Quaranta, 2015, p. 429). est ce que le Web propose comme structure sociale. L’art web possède de nombreux précédents en termes de subversion, de modification et de readymade. D’autres collectifs d’artistes du Web tels que JODI.org ont une pratique similaire dans laquelle ils déconstruisent le sens apporté par des architectures numériques, spécifiquement dans le domaine du jeu vidéo (Kukielski, 2015, p. 39). Le duo 0100101110101101.org, notamment dans leur série Copies (1999), utilise exactement la technique de la copie sur trois sites web différents, dans le but de s’en approprier une version et de la détourner afin de faire passer un message ou une idée. Dans Uncomfortable Proximity, on retrouve justement ce genre de processus de la copie, de la déconstruction ou du détournement radical.

Détournement, unicité, authenticité

En procédant à l’analyse comparative des contenus textuels des deux versions du site web (site institutionnel et cyberœuvre), à une date similaire, nous pouvons constater que Harwood modifie librement certains paragraphes d’information ou qu’il retire des sections complètes du site. Ces détournements de sens présentent une histoire alternative et critique, écrite par l’artiste lui-même, véhiculé par le médium du site web de la Tate. Matthew Gansallo, commissaire de cette cyberœuvre, explique comment le site web s’est intégré au site web de la Tate, en offrant justement aux visiteurs de voir les deux versions : l’officielle et la « mongrelisée » (Gansallo, 2010, p. 347). Une distinction s’impose entre la cyberœuvre Uncomfortable Proximity et la pratique du détournement. Uncomfortable Proximity provient d’une commande et non d’un geste de détournement initié par l’artiste. Ayant carte blanche, l’artiste a pourtant choisi d’aborder la pratique du détournement pour le compte du musée même. De plus, l’intégration de la cyberœuvre en proximité au site web institutionnel du musée a fait fortement réagir le département des communications de celui-ci (Ibid., p.348).

L’authenticité, tel qu’entendue selon Walter Benjamin, est complexe à adapter dans le contexte de cette cyberœuvre muséale. D’un côté, la cyberœuvre est une copie du site web institutionnel de la Tate. En 2000, cette définition conceptuelle était techniquement correcte. Cependant, dès que la Tate a développé un nouveau site web institutionnel, cette cyberœuvre a perdu, dans un sens, en authenticité. Pourtant, celle-ci n’a pas changé. L’observation à retenir est que Uncomfortable Proximity fait l’objet d’un effort de conservation plus considérable que c’en est le cas pour le site web institutionnel original et initialement copié par celle-ci. La cyberœuvre est toujours accessible par l’entremise de l’archive interne de Net Art de la TateVoir http://www2.tate.org.uk/intermediaart/archive/net_art_date.shtm (Consulté le 6 avril 2017)., tandis que le site web officiel de la Tate a évolué dans le temps, les versions précédentes n’étant aujourd’hui plus accessibles que par l’entremise d’outils externes tels que la Wayback Machine. On constate donc ici que la reproduction possède une valeur différente de celle de l’original au sein des fonctions muséales de la Tate, du moins dans la diffusion de ces deux sites web.

Le site web original de la Tate n’est pas l’œuvre, mais plutôt un outil de communication de cette institution. Afin de mieux comprendre cette situation, il convient de convoquer la théorie de l’unicité de Benjamin. Quand Benjamin parle de l’original, c’est, entre autres, d’une œuvre d’art ou d’une pellicule photographique qui, à défaut d’être accessibles, sont uniques. Inversement, l’auteur explique que « rapprocher de soi les choses spatialement et humainement est pour les masses actuelles un désir tout aussi passionné que leur tendance à vaincre l’unicité de tout donné (sic) en recevant sa reproduction. » (Benjamin, 2014, p. 25). Dans notre cas, l’original n’est pas unique et n’a rien d’inaccessible, car le médium du Web permet son actualisation en masse sur les écrans des internautes. L’original est même servi en multiplicité, à volonté, pendant que celui-ci est disponible, par le code source d’origine, identique à tout coup. Chaque caractère, chaque ligne de code est transporté et reproduit, de façon quasi-instantanée. Ce que l’on peut observer dans le cas de Uncomfortable Proximity et à l’aide du texte de Benjamin, c’est qu’à condition que leurs codes sources soient identiques, le site web original ou le site web reproduit ont eu initialement la même authenticité.N’est pas prise ici en considération la finalité esthétique. Bien qu’il soit justifié de s’y attarder, la source de toute finalité reste identique, et c’est là-dessus que l’attention est portée.

Présentation : Net Art Anthology

La Net Art Anthology, de Rhizome, est une cyberexposition présentant à ce jour plus d’une centaine d’œuvres relevant de l’art réseauRéseaux rendus possible par téléphones, télécopieurs, caméras, ordinateurs, télévisions à balayage lent, Service informatisé d'échange d'information géré par un organisme ou une entreprise, auquel on accède par modem, et qui permet aux utilisateurs d'afficher des messages et d'y répondre, d'échanger des fichiers, de communiquer avec des groupes thématiques et parfois de se connecter à Internet (OQLF, 2003)., Système Videotexto, etc. et de cyberœuvres, créées entre 1984 et 2016. La cyberexposition est construite de manière chronologique. Ses quatre premiers chapitres forment un découpage temporel et thématique. Le cinquième chapitre est une reprise des différentes thématiques, qui englobe toutes les périodes et met en lumière les écarts qui les séparent.

L’innovation de cette cyberexposition réside dans les réflexions muséologiques qui l’ont motivée. Entre autres, la restauration de cyberœuvres datant de plus de cinq ans, voire de plus de quinze ans, est un effort considérable et démontre un réel tour de force de la part des institutions qui y ont participéLa provenance institutionnelle des participants n’est pas clairement définie, il est donc difficile d’en faire la liste.. L’objectif de l’exposition est de brosser un tableau ou un portrait du cyberart à partir de ses débuts et de documenter le plus possible la période artistique du net art d’un angle le plus large possibleLa « largeur » de la cyberexposition est en référence à la volonté des commissaires d’inclure une plus grande diversité d’artiste, aux dépens de l’importance ou de l’impact de certaines cyberœuvres signées par des artistes très bien connus..

Contenu

La Net Art Anthology regroupe une quantité de cyberœuvres fonctionnelles. Cet état des cyberœuvres permet d’abord une plus grande accessibilité, puisqu’il est possible d’interagir avec celles-ci. L’état fonctionnel accorde aussi une certaine authenticité à la cyberœuvre. La cyberexposition a recourt aux technologies de l’émulation, qui permettent de recréer un environnement logiciel synthétique rendant visible la matérialité historique de la cyberœuvre. Les cyberexpôts sont donc teintés d’une aura qui laisse entrevoir l’épaisseur spatio-temporelle qui sépare le visiteur de l’œuvre (Benjamin, 2014). Bien sûr, utiliser Benjamin ici serait un peu inhabituel ou artificiel, car ce qui est présenté par le biais de l’émulation n’est pas ancien. Ce qui apparaît sur notre écran est tout aussi récent que le moment où la page s’est chargée. La cyberœuvre est un phénomène multiple, marqué par la création continue de nouveaux originaux et non marqué par la reproduction créant des copies (Groys, 2015) ainsi que par sa nature destructrice (Vial, 2013). La destruction de la cyberœuvre s’opère dès le moment où elle disparaît de notre écran. D’une certaine manière, chaque cyberœuvre est donc créée et détruite par le visiteur.

Pour revenir à l’émulation dans le cadre de cette cyberexposition, celle-ci est marquante dans l’exposition par sa capacité à reproduire en temps réel des cyberœuvres selon leur format d’origine. Ceci permet, entre autres, de respecter les dimensions de l’écran prévues par les artistes, les couleurs, les spécificités technologiques d’un certain système d’exploitation, qui peuvent se dégrader au fil de l’évolution des interfaces. Car, si l’évolution des interfaces ne fait pas disparaître la cyberœuvre, elle peut abandonner certaines fonctions nécessaires à l’exécution du code d’origine, déformant l’apparence visuelle de l’œuvre, rendant difficile son interactivité, donc sa valeur de délectation. Bref, la Net Art Anthology met en exposition un contenu purement numérique, mais dans un support d’exposition qui permet à la cyberœuvre de retrouver une authenticité technique par le biais de l’émulation.

La cyberexposition

La Net Art Anthology est, à la base, un site web. C’est l’interface du site web, son propos et son contenu, qui en font une cyberexposition. Ici, l’interface est composée de plusieurs éléments scénographiques répondant aux besoins du scénario et de la thématique principale. Dans une définition de la cyberexposition, Eric Langlois propose une analogie entre la cyberexposition et l’exposition physique. Celle-ci doit répondre à certaines considérations, soit l’action d’exposer, définie par la conception et la réalisation de l’exposition; l’ensemble constitutif des expôts, soit le lieu, ou la délimitation de l’espace d’exposition; et le résultat, la proposition médiatique qui résulte des trois premières considérations (Langlois, 2015). La proposition médiatique de Net Art Anthology est donc valide selon ces critères. Elle est une action, une intention d’exposer des cyberœuvres en vue de leur découverte ou de leur délectation -- en ce sens, c’est une exposition basée sur l’objet qui, dans ce cas-ci, est une cyberœuvre. Elle signifie un ensemble de cyberœuvres. À sa date de finissage, la cyberexposition compte plus de 100 cyberœuvres et constitue ainsi un ensemble d’expôts, mais aussi un ensemble d’objets scénographiques, ici mis en présence par l’interface de la cyberexposition. En tant que lieu, la Net Art Anthology est un site web bien défini. Il possède ses propres langages graphiques, éléments de navigation, éléments scénographiques. Ceux-ci se distinguent des autres sites web classiques, mais aussi du site web principal de Rhizome. C’est un espace différent.

L’arabesque

Le déplacement dans cette cyberexposition se fait en profondeur. Le premier niveau de profondeur est constitué par le défilement de la page. Le deuxième niveau est constitué des hyperliens reliant les différentes pages de la cyberexposition, mais aussi les cyberœuvres. La cyberexposition dans son navigateur se confond avec la cyberœuvre dans son navigateur émulé. L’émulation de la cyberœuvre cause une mise en abîme imbriquée dans l’interface du visiteur. Elle se confond avec la cyberexposition, de telle sorte qu’il est souvent difficile de se repérer spatialement. Ceci est causé par le minimalisme des éléments de navigation présents dans la Net Art Anthology.

L’arabesque est un terme emprunté à Hervé Fischer et fait référence au sauts spatio-temporels effectués par l’internaute pendant qu’il navigue. Ces choix opèrent ainsi des juxtapositions de sens (Fischer, 2004) inconnus du concepteur de l’exposition. Le visiteur peut à tout moment, et dans le même cadre spatial -- dans la même fenêtre de navigation --, consulter ses courriels, commander une pointe de pizza, puis retourner à l’exposition. Ainsi, la visite de la cyberexposition est ponctuée de ces points de rupture arrachant l’attention du visiteur. Il est possible d’en tirer deux observations. La première, est que le visiteur fait plusieurs petits parcours ponctués par d’autres occupations externes. Dans ce cas, la cyberexposition devient un lieu accessible de façon permanente par le visiteur, ce qui lui permet de se reposer pendant la visite de celle-ci. La deuxième, est que la séquence de la visite n’est pas imposée au visiteur. Cette deuxième observation n’est pas unique à la cyberexposition, elle est présente dans l’exposition classique, telle que l’a démontrée l’étude sur les parcours de Sophie Marianni-Rousset. En effet, cette étude, basée sur les parcours d’expositions physiques, notait l’importance de la scénographie sur le parcours et l’orientation du visiteur. Le visiteur suit toujours le parcours le plus désirable, où son intérêt et sa fatigue le mènent (Mariani-Rousset, 2008). La cyberexposition exagère le parcours du visiteur, l’amenant même à s’en éloigner complètement, à accomplir des détours improbables. Mais, si la cyberexposition joue sur le principe de l’arabesque, elle fait aussi percevoir à quel point chaque site web du cyberespace devient banalisé par l’uniformité de sa présence et de sa disponibilité (Welger-Barboza, 2001).

Émulation

La Net Art Anthology fait l’utilisation de l’Emulation as a Service (EaaS). Par cette technologie, la cyberexposition arrive à mettre en exposition des cyberœuvres qui nécessitent un environnement contrôlé. Le service d’émulation permet aux cyberœuvres de profiter d’une taille d’écran optimale, d’un système d’exploitation optimal, etc. C’est ici qu’opère la reproduction de l’œuvre, telle qu’envisagée plus tôt dans cette étude de cas. L’émulation est une fenêtre vers l’œuvre originale, offerte par la cyberexposition. D’ailleurs, la mise en scène de ce service d’émulation permet de conserver une signalétique et une scénographie capables d’orienter le visiteur dans son parcours. La couleur d’arrière-plan, le titre, l’artiste et l’année d’opération de la cyberœuvre restent visibles, un lien vers la page principale de la cyberexposition est offert.

EaaS dans l’interface de la Net Art Anthology

Figure : EaaS dans l’interface de la Net Art Anthology

Repères textuels

La Net Art Anthology se distingue par sa forte médiation, permettant au visiteur de bien comprendre les idées et les concepts véhiculés par les cyberœuvres. Chaque cyberœuvre possède sa propre page. Sur celle-ci, on voit d’abord le titre, puis la date de la cyberœuvre. Souvent, l’artiste ou les artistes sont nommés au début du paragraphe interprétatif qui suit. Une image principale de la cyberœuvre est montrée, puis l’hyperlien vers la cyberœuvre ou un cyberartefact est offert au-dessous. Ce lien est d’ordre signalétique, puisqu’il mène le visiteur à l’extérieur du parcours de la page, à l’intérieur de la cyberœuvre, parfois dans un émulateur. Ensuite, une série de petits encadrés déconstruisent la cyberœuvre en unités textuelles et en unités textes-images. L’ordre et le type varient pour chaque œuvre, selon les besoins du commissaire. Ces unités sémiotiques servent à structurer le sens et à créer une trame narrative pour le visiteur, dans un parcours imaginé par le commissaire. Elles constituent la scénographie de l’exposition. Le mouvement de défilement vertical, opéré par l’internaute, permet une lecture plus ou moins assidue des unités sémiotiques, selon ses intérêts ou son profil de visiteur, selon ce qui attire son œil.

La ressemblance graphique entre les unités sémiotiques de la cyberexposition et le cartel de la cyberœuvre est aussi à observer. Simplement apposées sous l’œuvre, les unités sémiotiques permettent d’alléger la lecture du parcours interprétatif en morcelant l’information, présentée en plus petits groupes. Si l’apparence visuelle de ces unités ne permet pas d’établir une hiérarchie claire, quelques observations peuvent toutefois être faites :

  1. Il y a utilisation d’une taille typographique plus grande pour titrer les différentes facettes d’une cyberœuvre, ou pour présenter une citation;
  2. Il y a utilisation d’une unité mise en évidence par sa largeur et son positionnement centré sur la page.

Suivant le parcours interprétatif, une biographie des artistes permet de situer et de contextualiser la cyberexposition. Le graphisme du texte vient reprendre le texte introductif du haut de la page et permet donc de clore celle-ci.

Puis, l’internaute est amené à poursuivre sa visite dans la cyberexposition, vers d’autres chapitres et d’autres cyberœuvres. La présentation en grille indique qu’il n’y a pas d’incitation claire quant à la linéarité de la visite. La grille présente respectivement, pour chaque cyberœuvre, la date de l’ajout à la cyberexposition, une image de celle-ci, son titre, son ou ses créateurs et sa date de mise en opération. Le graphisme de la signalétique met l’emphase sur l’image et les informations de la cyberœuvre. Il est presque possible de ne pas remarquer la date de l’ajout, située en haut de l’image. Enfin, au bas de la page, sous la grille, l’internaute est amené à retourner à la page d’accueil de l’exposition.

Exposition parallèle

Entre janvier et mai 2019, La Net Art Anthology a été présentée au New Museum of Contemporary Art de New York. Cette fois-ci, il s’agissait d’une exposition physique. Dans l’espace, les cyberœuvres étaient présentées différemment, soit en étant parfois libérées de l’écran afin d’être projetées sur un mur, soit en étant présentées sous leur forme matérielle, ou sous forme imprimée. On constate une diversité dans la remédiatisation de la cyberœuvre qui, à défaut d’être présentée sur le Web, peut prendre différentes formes. Enfin on trouvait la cyberœuvre présenté sur un écran d’ordinateur. L’ensemble des dispositifs d’exposition permettaient d’apprécier différemment le même ensemble d’expôts présentés dans la cyberexposition.

  1. Introduction
  2. Méthodologie
  3. Cadre Théorique
  4. Harmonisation des processus de la muséalisation
  5. Études de cas
  6. Résultats de la recherche appliquée
  7. Conclusion